top of page

Collège Ernest Chalamel 
de Dieulefit

Nous sommes 86 élèves de troisième du Collège Ernest Chalamel se trouvant dans la petite ville de Dieulefit, dans la Drôme et sommes heureux d'étudier cette année le thème des Réfugiés d'hier et d'aujourd'hui.


Nous travaillons également en partenariat avec un collège des Etats-Unis, Roosevelt Middle School, se trouvant dans la banlieue de Chicago.


Nous étudions ce thème avec nos professeurs d'Histoire Géographie dans le cadre de la seconde guerre mondiale avec un zoom sur :
- l'engagement des Etats-Unis dans la guerre,
- sur les personnes juives s'y étant réfugiées,
- l'histoire de la ville de Dieulefit (nous venons de visiter l'école de Beauvallon, lieu de Mémoire)
-Le témoignage d'une enfant réfugiée à Dieulefit pendant la seconde guerre mondiale (Mme Benilouz) que nous filmerons et traduirons en Anglais avec notre professeur de Mathématiques (numérique-élaboration des sous-titres) et d'Anglais (traduction)
-L'étude d'une nouvelle en Anglais écrite par l'écrivaine américaine Rachel Hall "Leaving the occupied zone", extraite du recueil de nouvelles"Heirlooms", racontant l'histoire d'une famille juive ayant émigré aux Etats-Unis pendant la seconde guerre mondiale. Nous aurons peut-être la chance d'interviewer cette auteure grâce à une session Skype.
-Nous visiterons avec grand intérêt la maison d'Izieu le 15 janvier 2018.


Enfin, nous serons heureux de faire la rencontre de nos camarades lors de la demi journée de restitution du 24 mai à l'Espace Culturel de la Halle, Dieulefit.
En attendant d'avoir de vos nouvelles, nous vous souhaitons de bonnes fêtes de fin d'année.

Les Collégiens de Dieulefit.

Beauvallon
Visite de l'École de Beauvallon

Jeudi 15 décembre 2017, une dizaine d’élèves du Collège de Dieulefit accompagnés d’un professeur et d’une AVS sont allés visiter l’école de Beauvallon. Le Directeur est venu les chercher en minibus à 14 heures afin de les déposer devant le premier bâtiment. Après avoir décrit les lieux, M. Savoie les a conduits vers une petite salle de cinéma où il leur a projeté un film d’une trentaine de minutes sur l’histoire et la philosophie de cette école fondée en 1929 par M. Soubeyran et C. Kraft. Des enfants juifs se sont réfugiés dans cette école et ont ainsi pu survivre au Nazisme pendant la seconde guerre mondiale. Un échange a eu lieu à la fin de cette projection. Puis, la visite s’est poursuivie vers la « grande maison » se situant un peu plus haut. Les élèves ont pu voir les lieux de vie des actuels résidents (chambres, pièces à vivre et petites salles à manger) et ont posé des questions. La visite s’est terminée par la présentation du Livre d’Or de l’école, grand moment pendant lequel des élèves ont pu lire à voix haute les dédicaces des personnes les plus célèbres. Merci à Monsieur Savoie et à toute l’équipe pour son chaleureux accueil !

Visite de l'École de Beauvallon, jeudi 15 décembre 2017 avec 9 élèves ayant choisi de parler de ce lieu dans le cours d'Histoire/Géographie :

M. PATRICK SAVOIE DIRECTEUR DE L’ECOLE DE BEAUVALLON, LIEU DE MEMOIRE, NOUS MONTRE LE LIVRE D’OR.

DÉDICACE DU POÈTE ARAGON AUX « FÉES DE DIEULEFIT », MESDAMES SOUBEYRAN ET KRAFT.

UN DES BATIMENTS DE L’ECOLE SOUS LE SOLEIL.

UNE DES PETITES SALLES A MANGER DES ENFANTS.

LA NIÈCE DE JEANNE BARNIER (EMPLOYÉE DE MAIRIE AYANT FALSIFIE DES DOCUMENTS IDENTITÉ POUR SAUVER DES PERSONNES JUIVES PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE) NOUS RACONTE L’HISTOIRE DE SA TANTE.

UN DES PANNEAUX DE L’EXPOSITION, « BEAUVALLON, ESCALE, HAVRE DE PAIX » VISIBLE DANS LA GRANDE SALLE DE RÉUNION.

PROJECTION D’UN FILM SUR L’HISTOIRE DE L’ECOLE ET SA PHILOSOPHIE.

Izieu
Visite de la Maison d'Izieu
Visite de la Maison d'Izieu dans le cadre du programme d'histoire de 3ème et de l'EPI « Enfants réfugiés d'hier et d'aujourd'hui » :

Plaque commémorative expliquant ce qui s’est passé le 6 avril 1944 à la Maison d’Izieu.

Lundi 15 janvier 2018, et après 3 heures de bus, un groupe de 84 élèves de troisième accompagnés par 5 professeurs et un surveillant sont allés visiter la Maison des enfants juifs exterminés d’Izieu. La Maison d’Izieu est un lieu de mémoire ouvert à tous. Cette maison, construite au 19ème siècle sur le hameau de Lelinaz (dans l’Ain) en contrebas du village d’Izieu surplombe le Rhône et s’ouvre à l’horizon sur la chaîne des Alpes.

Le point de vue face à la maison.

La guide commence ses explications.

Les élèves et leurs professeurs sont arrivés à 10 heures sur place. Trois groupes ont été constitués afin de faciliter les visites. Les élèves ont visité tour à tour la maison, le mémorial et ont participé à un atelier de travail sur documents et archives.

Lors de la visite de la maison, nous avons pu voir des salles de classe où étaient exposés des dessins d’enfants, des lettres ainsi que des photographies les montrant avec les adultes qui les encadraient.

Les élèves observent les dessins sur les tables et écoutent les commentaires de la guide.

Nous avons ensuite visité le mémorial : de nombreuses photographies et documents importants y étaient exposés. Nous avons également pu regarder quelques témoignages de rescapés ou témoins. Pour terminer, la guide nous a projeté la déclaration de Klaus Barbie (qui avait ordonné la rafle) avant que les juges lui annoncent le verdict.  Nous avons également appris ce que signifiait un Crime contre l’Humanité.

Les élèves écoutent les commentaires de leur guide et regardent les courtes vidéos (témoignages).

A midi, une pause était prévue. Nous avons donc mangé un pique-nique sorti du sac dans un petit parc attenant à la maison. Nous avons pu croiser d’autres élèves impliqués dans le projet régional « Enfants réfugiés hier et aujourd’hui ». Il s’agissait d’élèves allophones (réfugiés apprenant le français) du collège Aimé Césaire de Vaulx-en-Velin accompagnés par leur professeure de Français Langue Seconde et leur professeur d’Histoire Géographie. Nous les retrouverons lors de la journée de restitution à la Halle le 24 mai 2018 !

La pause pique-nique.

Pour terminer, nous avons participé à un atelier dans lequel nous avons appris ce qu’était le travail d’archiviste. Chaque petit groupe a dû faire un travail de recherche sur des personnes qui ont été victimes de cette rafle grâce à des documents d’archives. Nous avons pu mettre en commun le résultat de nos recherches et en discuter. Ce fut très intéressant.

Les élèves partagent les informations recueillies lors de recherches sur documents d’archives.

A 15h30, les visites se sont terminées et nous avons regagné le bus pour revenir à Dieulefit.

Merci à la Maison d’Izieu de nous avoir accueillis et de nous avoir offert cette belle visite instructive et émouvante. Nous avons appris beaucoup de choses.

Merci également à l’association Patrimoine Mémoire et Histoire (PMH) de Dieulefit d’avoir aidé au financement de cette sortie.

UN PEU D’HISTOIRE : POURQUOI VISITER LA MAISON D’IZIEU

Source :   www.memorializieu.eu/la-colonie-1943-1944/en-bref/

L’histoire des enfants d’Izieu est une histoire européenne :

Les familles de ces enfants juifs exterminés sont d’origine diverses : allemande, polonaise, autrichienne, belge ou encore française, de métropole ou d’Algérie.

Beaucoup ont traversé l’Europe à différentes époques, fuyant les pogroms et les actes antisémites ou la misère, espérant trouver refuge en France.

En septembre et octobre 1940, le régime de Vichy édicte les premières lois antisémites. Ces familles se trouvent prises au piège de l’Europe en guerre et des politiques antisémites. Persécutées, pourchassées, arrêtées, internées en France, 76 000 personnes juives dont 11 400 enfants seront livrés aux autorités allemandes, puis déportées et assassinées. Des œuvres de secours organisent des réseaux de sauvetage et tentent de soustraire les enfants à ces persécutions.

En mai 1943, Sabine et Miron Zlatin, en lien avec l’œuvre de Secours aux Enfants (OSE), installent une quinzaine d’enfants à Izieu, alors en zone d’occupation italienne, ce qui les met temporairement à l’abri des poursuites antisémites.

Jusqu’en janvier 1944, 105 enfants, juifs pour la plupart ont séjourné à la colonie d’Izieu.

Celle-ci est souvent un lieu de passage dans un réseau de sauvetage plus vaste, composé d’autres maisons, de familles d’accueil ou de filières de passage en Suisse.

Le 6 avril 1944, 45 enfants et 8 adultes, tous juifs à l’exception d’un garçon, René-Michel Wucher, se trouvent à la colonie. Sur ordre de Klaus Barbie, des hommes de la Gestapo et des soldats de la Wehrmacht viennent arrêter ce matin-là les personnes présentes. Un adulte, Léon Reifman, parvient à s’échapper et à se cacher au moment de la rafle. Le petit René-Michel Wucher est libéré lors d’un arrêt des camions à Brégnier-Cordon, village en contrebas d’Izieu.

Lors de la rafle de la colonie d’Izieu, 44 enfants (âgés de 5 à 17 ans) et 7 adultes juifs sont arrêtés puis déportés. Miron Zlatin et deux adolescents sont fusillés à Reval (aujourd’hui Tallin) en Estonie. 42 enfants et 5 adultes sont assassinés à Auschwitz-Birkenau. Léa Feldblum, éducatrice, est la seule survivante.

Témoignage
Témoignage de Sylvie Bénilouz,

Jeudi 8 février 2018, nous avons eu la visite de Mme Sylvie Bénilouz, enfant juive cachée à l’école de Beauvallon pendant la Seconde Guerre mondiale.

Mme Bénilouz est venue nous apporter son précieux témoignage. Les 3 classes de troisième ont pu l’écouter de 14h à 15h (3C), de 15h à 16h (3B) et de 16h à 17h (3A) avec une grande attention et lui poser de nombreuses questions.

Mme Bénilouz a donc fait le récit de son histoire personnelle. Elle a parlé de ses grands-parents russes qui ont dû fuir les pogroms et s’installer en France avant la guerre avec leurs enfants. En 1939, alors âgée de 5 ans, à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, ses parents ont décidé de quitter Paris pour aller se réfugier en zone libre. Ils sont donc arrivés dans la Drôme. Installés à La Touche, son père a été dénoncé. Il a trouvé refuge au presbytère de La Touche, recueilli par l’Abbé Magnet. Sylvie Bénilouz ainsi que sa mère et son petit frère ont été cachés quant à eux chez la famille Arsac. Malheureusement, le père de Mme Bénilouz a ensuite été déporté puis gazé en camp de concentration à Dachau. Mme Bénilouz n’a jamais su qui avait dénoncé son père.

Mme Bénilouz, sa mère et son petit frère ont alors trouvé refuge à l’école de Beauvallon. A chaque annonce de « visites » d’Allemands, les enfants juifs allaient se cacher dans les bois. Mme Bénilouz a partagé avec nous ses souvenirs d’enfance à Beauvallon. Elle a insisté sur le fait que sans la famille Arsac, sans l’école de Beauvallon (M. Soubeyran, Catherine Kraft, Mme Monnier) et sans l’Abbé Magnet, elle n’aurait certainement pas survécu et n’aurait pas pu venir nous parler ainsi. « Vraiment, si les parents Arsac et si Monsieur l’Abbé Magnet n’avaient pas été là pour nous héberger et nous cacher, je ne serais pas là en train de vous parler ! J’aurais été prise par les Allemands avec mon frère et ma mère et je serais morte en camp de concentration comme les 76 000 autres juifs qui y ont été exterminés. » a-t-elle déclaré devant des élèves émus.

C’est pour cela qu’elle s’est battue pendant cinq ans (de 2012 à 2017) pour que la famille de l’Abbé Magnet et les parents Arsac (maintenant décédés, mais représentés par leurs filles) reçoivent la Médaille des Justes Parmi Les Nations, une distinction attribuée au nom de l’Etat d’Israël par le Mémorial Yad Vashem aux Justes qui ont mis leur vie en danger pour sauver des Juifs. La cérémonie de remise de cette médaille a eu lieu le 10 septembre dernier à La Halle.

Depuis que Mme Bénilouz a pris sa retraite, elle est bénévole au Mémorial de la Shoah de Paris où elle travaille tous les jours. Elle s’occupe de lire la presse et de réunir les articles ayant un rapport avec le judaïsme. Elle en fait des livrets destinés à des chercheurs.

Elle habite à Paris, près de ses enfants et de ses 5 petits-fils. Merci d’être venue témoigner, ce fut un honneur de vous écouter.

ITW Rachel Hall
Interview de Rachel Hall
Histoire Dieulefit ITEP
Histoire de Dieulefit et de
l'École de Beauvallon
Flash
Flash Fictions
bottom of page